Mad Dogs & Englishmen
Rock & Folk n°59 (décembre 1971) © Inconnu

Merci à Christophe Crompin !


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Il y a, dans la vie, des moments de grâce : la tournée 1970 de Joe Cocker aux Etats-Unis en fut un, que le film "Mad Dogs & Englishmen" fait actuellement revivre à Paris et à Lyon. On connait l’histoire ; Joe Cocker arrive à Los Angeles en mars, décidé à se reposer jusqu’à l’été et à trouver des musiciens pour former un nouvel orchestre. Mais l’Union des Musiciens (puissant syndicat américain tient à ce que le show-biz local profite de la renommée de Cocker, et vite. Des promoteurs avisés ont monté une tournée de sept semaines qui débute à Detroit le 19 mars ; il est vivement conseillé au chanteur anglais d’accepter sous peine d’être interdit aux U.S.A. Cocker n’a que huit jours pour trouver des accompagnateurs américains.

 

C’est alors que l’ineffable Leon Russel vient à son secours. En une journée, le pianiste-guitariste-arrangeur-compositeur a déjà réuni dix musiciens, un peu plus tard un chœur de onze personnes est formé et, le 19 mars, quarante-trois personnes s’engouffrent dans le Super Constellation loué pour la circonstance. En plus, il y a trois ingénieurs du son, deux secrétaires, trois roadies, des femmes, des amies, des enfants et des animaux. Sans oublier cinq personnes pour filmer tout ça.

Pendant deux mois, le Constellation va transporter les "Mad Dog & Englishmen" d’un concert à l’autre dans une ambiance que l’on imagine sans peine. Le double 30cm AMTS 6002 nous avait déjà renseigné sur la musique, étonnante de vie, prodiguée par la troupe itinérante : le film permet de voir, tout à la fois, le visage épuisé et heureux de Joe Cocker, les hôtels et restaurants envahis, les foules en délire, et puis tous ces gens que l’on a appris, depuis, à mieux connaitre : la belle Rita Coolidge, la non moins belle Claudia Linnear (toute ces Américaines au sang indien ou noir, wow !) et des tas d’autres belles personnes, toutes souriantes et cool, et puis aussi Leon Russell, personnage tout de même fascinant, ou encore le saxe Bobby Keys.

 

Oui, ce fut bien un moment de grâce, parce que tournée improvisée, inattendue, mais en même temps réunion de talents, de gens possédant, il faut bien le dire, un rare métier. Le 16 mai 1970 Joe Cocker, Mad Dogs & Englishmen se quittaient après un dernier concert à San Bernardino. Maintenant, on murmure que Joe Cocker ne s’est pas remis de l’aventure…

 


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