Année : 18 mai 1984
Label : Capitol Records
Enregistré : Village Recorders (Los Angeles), House of Davis (Nashville)
Classement : The Billboard 200 - 133ème (1984)

1. Civilized Man (Richard Feldman, Pat Robinson)
2. There Goes My Baby (Jerry Leiber, Benjamin Nelson, Lover Patterson, Mike Stoller, George Treadwell)
3. Come On In (Rick Nelson)
4. Tempted (Chris Difford, Glenn Tilbrook)
5. Long Drag Off A Cigarette (Larry John McNally)
6. I Love The Night (Michael Reid, Troy Seals)
7. Crazy In Love (Randy McCormick, Even Stevens)
8. A Girl Like You (Will Jennings, Troy Seals)
9. Hold On (I Feel Our Love Is Changing) (Will Jennings, Joe Sample)
10. Even A Fool Would Let Go (Kerry Chater, Tom Snow)

Basse : Nathan East, David Hungate, Bob Wray
Batterie : Jim Keltner, Larrie Londin, Jeff Porcaro, James Stroud
Choeurs : Bobbie Butler, Sam Butler, James W. Carter, Mary Davis, Frank Floyd, Cissy Houston, Zachary Sanders, Julia Tillman Waters, Deirdre Tuck Corley
Guitare : Pete Bordonali, Jon Goin, Jim Horn, Dann Huff, Steve Lukather, Larry John McNally, Dean Parks, Domenic Troiano, Reggie Young
Percussions : Paulinho Da Costa, Starz Vander Lockett
Piano / Orgue : David Briggs, Shane Keister, Randy McCormick, Rob Mounsey, David Paich, Greg Phillinganes, Bob Telson
Saxophone : Lenny Pickett, David Tofani
Trombone : Dave Bargeron
Trompette : Randy Brecker
Voix : Joe Cocker

Graphistes : John O’Brien, Jim A. Salvati
Direction artistique : Roy Kohara
Ingénieurs du son/mixage : Mark Ettel, Robin Lane & The Chartbusters, Daniel Lazerus, Bob Ludwig, Mike Morongell, Rik Pekkonen, Lynn Peterzell, Wayne Yurgelun
Management : Michael Lang
Masterisé par : Bob Ludwig
Photographe : Richard Avedon
Produit par : Gary Katz, Stewart Levine

Southern Comfort
Jean-Michel Dupont © Rock En Stock 1984
Merci à Eric Viry !

Il n'y a pas si longtemps, on ne se souvenait plus de Joe Cocker que comme d'une espèce d'ahuri hirsute, alcoolique, gesticulant et accessoirement, comme l'un des héros de Woodstock et l'heureux interprète d'une poignée de tubes antédiluviens.

Et puis il y a eu le miracle : cette idée de Chris Blackwell de le faire enregistrer à Nassau avec ses requins attitrés, et de lui faire subir le traitement administré auparavant à Grace joues et Marianne Faithfull. On s'est alors rendu compte que Cocker tenait encore parfaitement la route à condition que quelqu'un lui trouve les chansons qu'il n'avait jamais su composer, le plante devant un micro et s'occupe du reste.

"Sheffield Steel" n'avait donc des allures de lifting et séduisait par l'étonnant contraste entre la tradition rhythm’n’blues de la voix de Cocker et la technologie de pointe de la bande des Bahamas.

En apprenant que "Civilized Man" n’était enregistré à Nashville, on pouvait s'inquiéter, redouter qu'avec l'absence d'un contrepoint moderniste comme celui de Nassau, le style de Cocker ne sombre de nouveau clans la désuétude. A défaut d'être aussi surprenant que "Sheffield Steel" le résultat reste satisfaisant : les requins Toto, qui l’accompagnent n’ont pas l'audace esthétique d'un Blackwell, mais sont des perfectionnistes. On ne s'étonnera donc pas de la rigueur de "Civilized Man" et l'on saluera, une nouvelle fois, les étonnantes qualités vocales de Cocker, lorsqu'il est bien épaulé. Reste que toute une frange du public qui l'avait découvert ou re-découvert avec "Sheffield Steel" risque d’être déçue par ce retour à un certain classicisme et qu'une reprise, même réussie d'un morceau de Squeeze ne sera probablement pas suffisante pour en faire des fidèles.


© Joe Cocker & Lucie Lebens - Tous droits réservés